Cette série photographique en noir et blanc s’attarde sur l’architecture minimaliste des stations-service. Capturées de nuit et en pose longue, elles révèlent une esthétique singulière. Mais que disent ces lieux de nous, de notre époque, de nos modes de vie ? Elles font partie de notre quotidien. On les voit, on les traverse, mais sans prendre le temps de les regarder vraiment.

Plongées dans une obscurité totale, ces stations deviennent les seuls points de repère, des oasis de lumière au cœur d’un paysage nocturne. Ces lieux dédiés à abreuver nos montures d’acier se dressent dans un désert urbain comme des îlots éclairant les alentours d’une lueur énigmatique.
Ces infrastructures banales et fonctionnelles sont les témoins silencieux d’une époque façonnée par les besoins de l’automobile. Éléments emblématiques de l’urbanisme moderne, elles reflètent notre rapport à la ville, à la mobilité, à la consommation. Elles invitent à questionner notre dépendance aux énergies fossiles, à notre empreinte environnementale et à comment notre mode de vie façonne nos paysages urbains.

Ce travail, influencé par le travail de typologie photographique de Bernd et Hilla Becher, oscille entre approche documentaire et démarche conceptuelle. Rien ne vient distraire l’œil : le cadre est minimaliste, la structure isolée, la mise au point rigoureuse, le cadrage identique, la perspective abandonnée. La lumière artificielle redessine les volumes. Les zones claires prennent une intensité particulière, les zones sombres dramatisent la scène, et leur contraste installe une tension palpable.

Ces images nous encouragent à porter un regard plus attentif sur ces lieux ordinaires, à interroger ce qu’ils révèlent de notre époque, et nous incitent à une prise de conscience sur notre impact environnemental. Elles ne donnent pas de réponses, mais ouvrent une brèche pour une réflexion.
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